«Pourquoi est-ce que je ne fais pas le bien que j’aimerais, mais que je fais le mal que je ne veux pas? », cette maxime citée par Xavier Camby, coach et consultant d’Essentiel Management, résume presque à elle seule la problématique du Bonheur au travail. C’est de ce constat -bien souvent confessé des directeurs d’entreprise- qu’il a ouvert la discussion du second RDV/pme orchestré par Orava.
depuis la gauche : Xavier Camby, Sophie Gertsch, Nathanaël Pittet, Pascal Hottinger (Rainer Sohlbank)
Place au cinéma!
80 personnes s’étaient annoncées présentes au Cinéma d’Aubonne, le 11 juin dernier, pour cerner les enjeux qui dépendent d’un climat de travail fondé sur des valeurs positives.
La soirée a débuté avec la diffusion du court-métrage Le Recruteur (The Interviewer), réalisé par la jeune réalisatrice et entrepreneuse sociale, l’Australienne Genevieve Clay-Smith.
Ce film raconte l’histoire d’un entretien d’embauche peu orthodoxe. Thomas Howell, un brillant avocat postule pour un nouvel emploi dans une firme prestigieuse de la place. Mais quelle n’est pas sa surprise lorsqu’il découvre que son entretien est conduit par Dexter, un handicapé trisomique.
Ce petit film de 12 minutes, que vous pouvez découvrir ci-après, évoque les apparences qui sont souvent trompeuses et traite également des valeurs qui animent notre engagement professionnel.
Bien-être et performance, expliqués par Xavier Camby, coach
Il n’y avait donc qu’un pas à franchir pour laisser parler le premier orateur de la soirée, Xavier Camby. Son expérience du monde des affaires et des finances en ont fait un fin observateur et analyste des comportements et mécanismes de management. Sa spécialité? Travailler à renforcer la santé psychique et morale de ceux qui souffrent au travail (stress, surmenage, détresses psychologiques, burn-out et j’en passe..) qu’ils soient dirigeants ou employés.
Xavier Camby a évoqué les 3 critères du bien-être en entreprise:
- la croissance: nous sommes psychiquement programmés pour croître et nous développer.
- la contribution positive: autrement dit participer à élaborer, construire et rendre l’environnement de travail plus confortable
- le relationnel harmonieux: nous ne sommes pas structurés pour être en conflit.
Si l’un de ces trois aspects manque à l’appel, notre situation de travail bascule dans une forme de souffrance, plus ou moins intense. Leur absence est impliquée dans les mécanismes de burn-out.
Par ailleurs, ces 3 racines sont intrinsèquement liées à 3 autres indicateurs essentiels, les échelles de la performance avec l’efficacité (ou la capacité d’atteindre 100% de nos objectifs), la valeur ajoutée (en plus de l’efficacité, j’y mets de la valeur affective) et enfin l’innovation (j’ai créé de la valeur ajoutée).
Pascal Hottinger, le CEO qui a revu sa copie
Pour faire suite à ces éléments théoriques, Xavier Camby a passé le témoin à son ami Pascal Hottinger. Le CEO de Nespresso Suisse a notamment évoqué sa propre remise en question. Il y a 3 ans, son système de management faisait de lui un «dictateur enthousiaste»: doté d’un caractère de fonceur, vivant à 100 km à l’heure, Pascal avait la fâcheuse tendance à épuiser ses équipes. Jusqu’au jour où on lui a fait réaliser la difficulté de travailler pour lui et avec lui. Pascal a donc revu sa copie en favorisant la culture de l’apprentissage et du feed-back.
Nespresso Suisse a donc développé son management sur trois axes: la santé (physique et psychique) et la sécurité au travail, les valeurs d’entreprises qui confèrent du sens au travail que l’on fait et donne un cadre solide et stable notamment dans la gestion de crises; et la culture du feed-back constructif. Le feed-back – ou les retours et constats- permet à chacun d’évoluer, de développer sa sphère de compétence.
Pascal a évoqué le cycle d’apprentissage, essentiellement lié à la culture du feed-back: chaque professionnel est tout d’abord inconsciemment incompétent (on est satisfait de ce que l’on sait)…mais avec le feed-back et l’expérience, on gravit les échelons pour devenir un incompétent conscient (on réalise qu’on ne sait pas tout) avant de migrer vers la compétence inconsciente, une sorte d’état de Grâce professionnel…avant que le cycle ne reprenne au début.
C’est ce cycle même qui fait grandir chacun. Et la culture du feed-back, pratiquée avec bienveillance – et non pas complaisance- permet une réelle progression et l’épanouissement personnel, professionnel.
Pour terminer…
Une table ronde a permis au public de satisfaire sa curiosité et d’approfondir sa quête du Bonheur au travail.
La soirée s’est achevée par un magnifique apéritif réalisé par les jeunes apprentis de l’association nyonnaise Pro-Jet.
Merci à tous pour votre bienveillante présence et au plaisir de vous revoir au prochain RDV/pme automnal qui aura pour thème: « qui a eu cette idée folle? » ou du rêve d’un projet à sa réalisation. La soirée rassemblera un panel d’invités créatifs issus de différentes sphères professionnelles: industrie, commerce, spectacle, horlogerie. Au plaisir de vous y voir!
Sophie Gertsch
Les Bonus
Voir Le Recruteur: cliquez ici
Bus Stop Films est une association australienne à but non lucratif. Elle travaille et enseigne les techniques du cinéma auprès de communautés marginalisées par un handicap. Sa fondatrice, réalisatrice Genevieve Clay-Smith, 26 ans, a d’ailleurs été nommée jeune australienne de l’année 2015.
L’association Bus Stop Films vit de ses donateurs. Nous en faisons partie, et nous vous encourageons à faire de même en cliquant ici
L’apéritif garni était brillamment réalisé par l’association Pro-Jet: Pro-Jet est une association professionnelle basée à Nyon. Ce client d’Orava propose des mesures favorisant la socialisation et l’insertion professionnelle des jeunes adultes.
Les références du livre de Xavier Camby: «48 clés pour un management durable. Bien-être et performance», 2013, Yves Briend Editeur